Mairie de Barisey-la-côte
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54170 Barisey-la-côte
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Barisey la Côte
20 Juin 1940...

Les derniers combats

Témoignage de Monsieur Hay sur les derniers combats du 20 Juin 1940.







Les Allemands attaquent le 20 juin 1940 à 8h30 par la route venant de Vaucouleurs.

A 9h30, l’artillerie pilonne Barisey-au-Plain, la gare et le bois du Chanois. Un train de munitions en feu occasionne de gros dégâts.

Le groupe de mortiers est neutralisé, une section de fantassins défendant le village est capturée ; 6 soldats sont tués, la 7ème compagnie du Lieutenant Fournier se replie sur le bois du Chanois.

Le pilonnage de Barisey continue, deux groupes de voltigeurs sont anéantis aux lisières du bois du Chanois.

Trois sections de voltigeurs prennent position le long de la voie ferrée Barisey-Mirecourt, la liaison entre le 204ème RI et le Chanois est assurée par les tirailleurs sénégalais malgré une avancée de l’ennemi entre Barisey-au Plain et le Chanois par la gare.

A 11h, le PC donne l’ordre de repli. Les coloniaux en carrés résistent pendant une heure. Le repli est ordonné sur Bagneux mis en état de défense.

A 12h30, le bois du Chanois est investi et les soldats sont faits prisonniers. A 15h, le Commandant Boïxéda rend les armes.

Tandis que les armes se taisent à Barisey-au-Plain, le combat continue à Barisey-la-Côte.

Le 20 juin, à Barisey-la-Côte, le combat se borne à résister toute une journée dans le village malgré deux assauts de l’ennemi pour s’emparer de celui-ci. Quelques obus sont tombés le matin pour appuyer une attaque ennemie venant du sud-ouest par un chemin de traverse entre la gare et le village – probablement le chemin des Neaux – défendu par le II/128ème RIF du Commandant Perron. La pression adverse a été contenue par la 5ème compagnie du Capitaine Dublange renforcée par le groupe de mortiers du bataillon et deux canons de 25 mm.

L’après-midi, sous les tirs d’artillerie bientôt suivis d’une seconde attaque de l’infanterie allemande, se produit un certain flottement dû au repli vers 12h30 du 6ème RICMS qui tenait le bois du Chanois. La pression ennemie s’exerce alors non seulement au sud mais aussi à l’est. Selon les habitants réfugiés dans les caves, le combat semble se calmer vers 16h. Le récit fait par l’institutrice Mademoiselle Camus dans son cahier relatant les événements en témoigne. En fin de soirée, la 2ème compagnie du 5ème RICMS intervient pour dégager le bataillon Perron en difficulté à l’ouest du village.

La compagnie du lieutenant Deysson, essentiellement composée de tirailleurs sénégalais, part, coupe-coupe à la main. L’assaut nocturne de cette horde hurlante armée de machettes, provoque le reflux de l’ennemi qui n’entrera dans Barisey-la-Côte que le lendemain matin, après le départ des soldats français. Selon le Lieutenant Colonel Le Bris du régiment colonial, les tirailleurs rapportent de leur expédition six mitrailleuses et quatre FM abandonnés par le 128ème RIF. A leur retour, les tirailleurs, chargés des armes récupérées – ainsi que de quelques meules de gruyère provenant de la laiterie Bouché-Starck située à l’entrée sud du village - essuient un tir de « minen » tuant un soldat.

Le 128ème RIF et le 5ème RICMS recevront, dans la nuit , l’ordre de se replier dans le bois d’Anciotat à l’est de Colombey où les Allemands pénètrent au crépuscule.

Les combats du 20 juin à Barisey-la-Côte ont fait au moins 20 morts parmi les défenseurs dont 16 au bataillon Perron du 128ème RIF. Treize corps, relevés par les habitants ont été inhumés au cimetière provisoire ouvert à l’entrée sud du village où une stèle sera élevée ultérieurement. D’autres parmi lesquels sept hommes du 128ème RIF dont le Sous-Lieutenant Jules Faty, 36 ans, originaire de Neuves-Maisons, sont décédés dans les Postes de Secours d’Allain, Crépey et Goviller. Un civil a aussi été tué par un éclat d’obus dans la première maison à l’entrée nord du village ; il s’agissait d’un réfugié du Nord qui fuyait la guerre avec sa famille. C’est aussi dans cette maison qu’a été brûlé sur ordre, dans le jardin de Maurice Richard, Gendarme à Nancy, le drapeau du 204ème RI. Sous l’occupation, la famille Richard cachera la pique et les débris du fanion qui seront restitués à l’Armée en 1945.

L’ardeur des défenseurs a fait, il faut le noter, de nombreuses victimes parmi les attaquants. Les témoignages recueillis à l’époque attestent d’une importante noria d’ambulances allemandes vers Vaucouleurs. Ernest Galland, alors Maire de Barisey-la-Côte a affirmé avoir vu de nombreux corps de soldats allemands dans le secteur de la gare.

C’est au total 65 soldats français que les habitants ont enterrés, dont 13 à Barisey-la-Côte, au lendemain des combats, soldats morts dans une ultime lutte pour défendre l’honneur de la patrie.


Leur sacrifice ne fut pas vain. Le sol marqué de leur sang vit d’abord passer ceux qui ont résisté à l’oppression durant les années sombres de l’occupation, puis ceux qui, dans leurs traces, retrouvèrent, avec nos alliés, le chemin de la liberté.


Nous avons envers eux tous un éternel devoir de mémoire.


 



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